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La prestation d'Ingrid

J’ai dessiné pas mal de gens à Casablanca. Sur un beau papier d’aquarelle. Sur la corniche, au marché, chez les uns, chez les autres. J’aimais les voir être, ils aimaient me voir faire. J’ai voulu rendre hommage à la délicatesse de nos rapports. Je les ai sous-titrés d’un passage émouvant, programmatique et transparent, du Contre Sainte-Beuve. Nous voilà réunis le long de quelque phrases. Façon inusitée de conférer de la profondeur temporelle à la prestesse des dessins d’observation. 

Et Ingrid, là-dedans? Ingrid Bergman, un Casablanca en maquettes, des sous-titres. Têtue et belle, une actrice parle de la valeur de la mémoire, de la nécessité de se souvenir. D’en faire quelque chose. Mais qui parle, ici? Le décalage entre le son, l’image, le texte. Le crayon, l’aquarelle, Marcel Proust.

La prestation d’Ingrid, 23 feuillets, crayon et aquarelle sur papier chiffon, 18x25 cm.

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